CAF Inter-clubs : Du travail à faire après la qualification

Les sportifs ont sablé le vin le week-end à la joie de la qualification des trois représentants congolais à différentes étapes des inter-clubs de la Confédération Africaine de Football. À la fin, il n’est bon que de retenir la qualification, le contenu n’en démontre pas qui rassure pour la suite de la compétition. C’est justement sur ces failles techniques et tactiques que, l’AS VClub, le TP Mazembe et le Daring Club Motema doivent concentrer leur travail, si et seulement si aller plus loin leur hante l’esprit.

Le Daring, une accablante gestion des résultats.

Les Immaculés sont passés par le chas d’une aiguille et devront indéfiniment dire merci à leur gardien Muko Barel, sans qui, le cataclysme aurait pu s’abattre sur le stade des martyrs vendredi dernier.

Auteur d’un bon match à l’extérieur récompensé d’une précieuse victoire (2-1) devant El Watani et ses fans, le Daring a terriblement souffert à Kinshasa. Un excès de confiance et un sursaut d’orgueil qui n’avaient pas leur raison d’être.

Le club de la capitale a donné des armes à son adversaire pour lui faire du mal, alors qu’il était censé veiller défensivement dans en vue d’empêcher tout but soudanais qui donnerait de la confiance à El Watani, le Daring a trop rêvé et a pris un but en première période. L’égalisation qui a semblé arriver au bon moment avant la pause n’a pas interpellé les joueurs de Isaac Ngata, qui sont revenus et en ont pris un deuxième en seconde période. Dieu seul sait ce qui aurait pu se passer s’il n’y avait Muko Barel dans les perches cet après-midi là à la séance des tirs au but.

La gestion de matchs et des résultats, le Dairng manque ça. Les joueurs sont trop rapides à fêter les victoires et les issues des matchs dans la tête, conséquence, l’adversaire se procure plusieurs situations dangereuses, profitant de cette largesse qui est avant tout psychologique. Si les Immaculés ambitionnent une campagne au-delà des 16èmes de finale bis, voilà un problème sur lequel le staff technique doit travailler. Une Coupe d’Afrique a ses exigences, marquer un but ne suffirait à gagner les matchs, il faut apprendre à être bon sur tous les tableaux, cela du début jusqu’à la fin.

AS VClub, un mal offensif à chasser.

La situation parait encore anecdotique, puisque le club gagne et sait se qualifier. Au fil de temps, contre des équipes qui ne s’autorisent jamais à quitter la pelouse sans marquer un but, l’AS VClub en sucera la pullule. Les Dauphins Noirs n’arrivent pas à emballer leur supporters depuis le début de la Ligue des Champions. C’est au terme de matchs sombres que le club de la capitale s’accroche à ses succès. Le rythme timoré, manque d’application des joueurs, tout est encore timide à l’AS VClub.

Les Dauphins Noirs sont partis sur une mesquine moyenne de 0,5 but par match. Autre chose, ils sont devenus incapables à la fois de marquer et gagner à l’extérieur. Sur les deux rencontres disputées respectivement contre l’USM Loum et l’ASC Kara, VClub est resté muet, muet même dans le jeu. Sans aucune volonté de percuter ou d’initier quelque chose offensivement.

La saison dernière le club avait le même problème mais sous une autre forme, VClub jouait plus ou moins bien et ne gagnait que ses matchs à domicile, à partir de l’étape des groupes. Cette saison, si le club considère qu’il peut aller plus loin qu’un simple objectif de jouer la phase des groupes, l’urgence s’impose, un travail spécifique est à faire avec les attaquants, qui affichent tous des statistiques faméliques malgré leur valeur technique approuvée. Florent Ibenge n’a pas encore trouvé de formule pour mettre ses attaquants dans les conditions qui le permettent de briller, le jeu de l’équipe est enseveli depuis le milieu de terrain où ça manque cruellement un homme qui peut porter le ballon vers l’avant et alimenter une ligne d’attaque qui n’a jusqu’ici que très peu de bons ballons.

TP Mazembe, les égo du vestiaires et les incohérences du terrain.

Les Corbeaux sont rongés par un mal qui n’est pas que technique, à la différence de l’AS VClub. Le TP Mazembe a lui-même créé un feuilleton qui a provoqué un tollé, et fait les gros les choux gras de la presse. La gestion du cas Mputu aura été une preuve matérielle de la gestion approximative des problèmes au TP Mazembe. Une affaire sportive que, le club a tenté de faire sortir du terrain pour le résumer en un conflit individuel entre Mputu et son entraîneur. Le TP Mazembe a pris position, a présenté le joueur comme fautif, et l’a presqu’accusé publiquement d’avoir manipulé un groupe des supporters pour médire Pamphile Mihayo.

Il y a une sorte d’égo voilé, de la part de l’entraîneur d’abord, puis de la part de Mputu. Le coach veut être le seul leader, la star, en face de Mputu la star naturelle, qui ne demande pas à l’être. Ce qui est arrivé pourrait certainement arriver avec un autre cadre du vestiaire comme Rainfort Kalaba qui a l’habitude, et la position du club sera très scrutée suite à ce précédent. La gestion interne des problèmes devrait en effet se faire de manière à ne biaiser personne.

En outre, les Corbeaux ne sont pas techniquement à la hauteur de leur grandeur. L’équipe se recherche et ça se sent dans le jeu. La cohésion qu’on a toujours remarquée, n’y est pas encore, ça s’appuie sur des individualités pour faire la différence, ce qui n’est pas mal, mais qui pourrait se révéler handicapant le jour que le club affrontera un club d’un du top 3 africain, l’exemple du Wydad ou de l’Espérance, le type des clubs qui savent gêner littéralement les valeurs individuelles d’une équipe et contraindre leurs adversaires à jouer à leur rythme. Pamphile Mihayo et son staff sont ainsi tenus à accélérer la conquête des automatismes et de l’homogénéité du groupe, question d’être totalement prêt pour les grandes échéances.

Isaac B’ampendee /Footrdc.com