Nous avons eu l’honneur de nous entretenir ce mercredi 22 septembre avec Daula Lupembe, coach principal de l’AS Maniema Union. Nous avons abordé plusieurs sujets liés au club de Kindu, représente la RDC en Champions League, une première de son histoire. Ambitions en Linafoot, la qualification face à Bouenguidi, et la double confrontation à venir contre Mamelodi… Daula Lupembe nous a dit tout, dans une brève interview dont voici l’extrait :
Foot RDC : Coach, nous tenons tout d’abord à vous féliciter pour votre brillante qualification en 16èmes de finale de la CAF Champions League. Pas du tout mal pour une première expérience.
Daula Lupembe : Merci beaucoup !
FR : Permettez qu’on revienne sur cette double confrontation contre l’AS Bouenguidi (Gabon), un club qui sur papier, avait un peu d’expérience de la compétition que vous, mais face à qui vous vous êtes qualifié avec brio. Quelle a été la clé de cette performance ?
DL : Je vais directement vous dire que, le foot n’a vraiment pas de secret, à proprement parlé. Le foot c’est un jeu qui tire de beaucoup de choses, avant de voir le spectacle que nous présentons souvent sur le terrain. Ça commence par la préparation. Cette préparation qui est guidée par le programme que chaque technicien met en train selon ses connaissances et à l’effectif dont il dispose. Et si jamais cette programmation rencontre le consentement des dirigeants et que cela est mis en place, ça produit souvent des effets positifs. Pour notre cas, on savait qu’on était engagé à cette compétition et on a mis un projet de travail sur la table des dirigeants, ils l’ont validé. Nous nous sommes retirés du côté de Goma, et on a beaucoup travaillé. Voilà ! Je crois que, la performance tire son origine de très loin, à partir même de la préparation.
FR : Très bien. Dites-nous à quel point êtes-vous fier de vos joueurs, de ce que vous réalisez ensemble. En moins de deux ans, vous êtes vice-champion de la Linafoot, et vous voilà franchir la première étape en C1 CAF. Tout semble aller si vite…
DL : Après une performance de quel que niveau que ce soit, il y a toujours un sentiment de joie. Ce qui me réjouit davantage c’est que ces joueurs ont accepté le projet que j’ai mis en place, ils ont adhéré, ils ont travaillé et continuent à travailler. Et là, ils ont réussi quelque chose de très bien. Il est vrai que ce n’est pas encore la fin, car on ne peut pas se satisfaire de 16èmes de finale. La fin en soi, c’est d’aller un peu plus loin dans cette compétition. Les gens émettaient des doutes par rapport à notre vrai niveau, mais je pense aujourd’hui que ces joueurs ont donné une bonne réponse au sujet de ce qu’ils sont et de la considération dont ils souffraient aux yeux des observateurs et analystes sportifs du pays. Donc, je suis vraiment content d’eux. Le discours ne va s’arrêter là, si non, ils vont se prendre la tête. Je pense qu’ils ont encore des palliers à franchir… Quitte à nous de trouver les mots justes et continuer à faire bien ce travail qui demande beaucoup de concentration.
FR : Parlant des palliers à franchir, avez-vous identifié des domaines précis dans lesquels vous voudriez voir votre équipe s’améliorer afin de garder le cap ?
DL : Tout le monde sait que la saison passée, on a eu une équipe assez compétitive. Comme le mercato ne pardonne pas, on nous a piqués quelques éléments, à l’instar de Mercey Ngimbi et Atibu Radjabu, il y a même Abedi qui est parti chez les Diables Noirs de Brazzaville. Comprenez que quand une équipe perd trois éléments clé de son dispositif, il y a des traces qui restent. Je veux bien voir l’équipe progresser dans la cohésion. Déjà sur le plan technique et tactique, ils doivent aussi progresser. Mais beaucoup plus dans la cohésion, c’est-à-dire que chacun puisse être à mesure de connaître les points forts et les points faibles de son coéquipier. C’est très important dans un club. Si on aspire à des bons résultats, ça doit passer par là.
FR : Et pour la suite en Champions, votre prochain adversaire se nomme « Mamelodi Sundowns », ancien vainqueur de la Ligue des Champions et une équipe qui a fait très mal au TP Mazembe la saison dernière. Avez-vous peur de jouer ces Sud-africains ?
DL : Des commentaires fusent de partout par rapport à ce match. Personne ne nous pointe « favoris », que ce soit sur le terrain ou sur papier. Tout le monde sait que c’est Mamelodi qui part favori. Tout celui qui analyse la situation dans ce sens a totalement raison. Et pour nous, ça constitue une source de motivation, pour nous permettre de travailler et nous nous fondons aussi sur des considérations techniques qui veulent que le football soit un jeu à incertitude. Donc, aucun match ne peut être gagné ni perdu en avance. C’est au terme de 90 minutes qu’on connaît le perdant et le vainqueur. Nous, on continue à travailler sachant que nous allons faire face à l’un des grands clubs du continent. Sur le plan mental, on a pas beaucoup de travail. Les joueurs savent qu’ils jouent gros. C’est à nous (staff technique) de travailler sur le plan tactique et mettre en place un plan de jeu cohérent pour jouer ce match là, comme il se doit.
FR: Pour finir coach, la Linafoot a démarré, bientôt vous allez entamer cette compétition que vous avez été sur le point de remporter la saison passée. Vous allez jouer pour le titre ou pour les mêmes objectifs de chaque saison ?
DL : Vous savez, aucune équipe ne vient en compétition pour finir en dernière position. Tout le monde veut aller en Afrique ou gagner le titre. Mais c’est au fil des matchs que chaque ambition se dessine. Nous aussi, on est pas du reste. On connaît nos forces et nos faiblesses et nous nous sommes préparés à affronter cette compétition, pour aller le plus loin possible. S’il va falloir faire mieux que la saison dernière, nous sommes partants. Mais comme je le dis toujours, ça passe par un grand travail, ça ne viendra pas de soi. Il faut mouiller le maillot, il faut batailler jusqu’à la dernière minute pour arriver à réaliser cela.
Interview réalisée par Isaac B’ampendee
