Le séjour du club de Kolwezi en Linafoot D1 ressemble un peu plus à un cauchemar ineffable. Dans la tanière, les lions s’abreuvent la sève de l’arbre du désespoir. Les derniers espoirs entretenus se rouillent à grandes plaques d’un enthousiasme écœurant. Bons derniers au classement de la Linafoot D1 après 5 journées pour 1 petit point, les Kamikazes ont coalisé avec la zone de relégation. Et pour l’heure, le mariage non consensuel noué par la rudesse d’un championnat impitoyable, colle bien à l’Association Sportive Simba au point de ne point envisager un divorce précoce.
Le club, candidat déclaré au top 5 du classement, traverse une période obscur de son parcours en championnat de la Linafoot D1 à tel enseigne que son éligibilité soulève des questions qu’elle n’apporte des réponses. Après une pré-saison turbide, personne ne pouvait imaginer voir les Kamikazes scintiller d’éclats mornes dans la profondeur du classement. Après un mercato qui a attiré des stars tel pour un festival de Cannes, préambule protocolaire qui force attraction comme à Hollywood, le destin du club était tout tracé sur le chemin de la gloire mais, il a basculé, comme en un claquement des doigts, au point de tout remettre en cause.
Un mercato pompeux au contenu creux
Le rugissement des Lions lors du mercato dernier n’a été qu’un trompe-l’œil d’un projet bâti sur du sable mouvant à la merci d’un vent violent et dévastateur. Le chapitre des transferts a été rempli d’une belle plume, jusqu’à nourrir des grandes ambitions mais, ce mercato pompeux aura un contenu creux. Caravane motorisée, vacarme médiatique, le casting était tout trouvé pour une scène pour s’attirer toute la sympathie dans l’insouciance d’une assurance d’un avenir torride. Les stars ont débarqué dans la tanière, les unes après les autres. Au bout de compte, le talent, seul de Dida Fatao, n’entame nul prisme et Francis Mustafa dont quelques prestations en amical n’ont donné prise à aucune critique dans ce lot des recrues étrangères.
Accueillis par des bouquets de fleurs et par des cérémonies protocolaires dignes de stars de cinéma, les recrues ont plié bagages. Un départ par la petite et ce, non sans pincement au cœur. Francis Mustafa, Ricky Ageyi, Godfred Nyarko ont fait défection dans la caserne. Utilisé contre Don Bosco lors du deuxième match de l’Association Sportive Simba en Linafoot D1, Ricky Ageyi, l’un des gros coups funeste, a erré dans le temple de Kamalondo comme une ombre désolée. Mustafa et Nyarko, n’auront porté le maillot de Simba que dans les matchs amicaux (problème administratif dont les indemnités des transferts jamais réglés malgré une cérémonie de signature de contrat maquillé), aucun match officiel en championnat.
Simba face à une illusion indomptable
Au fil du temps et journée après journée en championnat, les belles promesses qui ont poussé des terres arides fanent comme des fleures dépourvues de tout. Sur les ruines du passé récent des Kamikazes, le réveil du géant a été chanté à cor et à cri comme un chant patriotique entonné par les militaires au front, de cœur et en tout chœur, après une bataille épique remportée à la pyrrhus. La première moitié du tableau a été vivement caressée, le top 5 du classement évoqué. Si la Linafoot D1 était une fête à l’instant i, Simba ne pouvait même pas être un servant à la table du top 5 à l’heure actuelle. Le club ne peut même pas oser respirer l’air du podium. A l’inverse Simba baigne, piteusement, dans le bonheur infernal de la zone de relégation, une véritable désillusion pour un club qui a rêvé du big 5.
Ce Simba, ambitieux comme un gentlemen à la conquête de son âme sœur, emphatique tel un paon, présente l’image morne d’un fauve apprivoisé — traqué sans pitié et avec férocité — par des résultats qui plongent tout un projet dans un marasme. Dans ses errances, à la recherche d’un bonheur idyllique, l’Association Sportive Simba tend vers la hideur désertée de ses plaies du passé ; un marqué par un feuilleton des défaites au goût rêches et au sentiment douloureux – un passé à peine évoqué, plonge les Kamikazes dans l’allégresse démesurée de la désolation, englouti tout un public avide des victoires dans le plat font du classement au lieu de le porter au plafond.
AS Simba et la farce…
L’avènement du nouveau comité a pulvérisé un vent plein d’espoir. Des discours ampoulés, à peine écoutés soignent les plaies sanieuse où loge un passé douloureux. L’annonce d’un nouvel équipementier a été au centre de toutes les attractions de la pré-saison. Voilà 5 journées que « Umbro » est attendu avec impatience comme les habitants de la Sibérie attendent voir les premiers rayons du soleil. Nike, Adidas, Puma ou encore Joma, les Kamikazes passent en revue ces équipementier — (Joma habille le staff technique, Nike apparaît sur les photos, Adidas est un choix pour les matchs, puma aussi) — comme un président de la République passe en revue les troupes à l’occasion d’un défilé lors d’une fête nationale.
Devons-nous oublier la très médiatisée cérémonie de signature des contrats des joueurs ? Un véritable drôle de cirque pour l’institution Simba qui peine à respecter les clauses. Voilà bientôt 3 mois, les joueurs se nourrissent de l’espoir. Le casting était tout trouvé pour habiller le proscenium au dénouement tragique. Depuis le début de la semaine, les joueurs ont séché les séances d’entraînements pour témoigner de leurs mécontentements. Aucune mensualité perçue et ce, depuis 3 mois. La préparation du derby est boycottée . La cérémonie de signature n’a été, visiblement, qu’un moment pour pavoiser l’édifice, aux pieds d’argile, d’un rouge écarlate.
Le Derby de Kolwezi, le match qui pourrait [peut-être] changer le cours de l’histoire
L’Association Sportive Simba vit une espèce de faim que nul discours pédantesque ne saurait consoler ces cœurs désolés nourris d’un sentiment tabide. 5 matchs sans la moindre victoire, l’attente est longue au point de ressembler à une éternité. Les Kamikazes ont retenu leur souffle, au lieu d’oxygène, ils en ont les poumons pleins d’acide. Le derby de Kolwezi se profil à l’horizon, déjà ce dimanche 22 octobre 2020, les lions seront devant les Bénis du FC Blessing Lualaba. La partie s’annonce dure et, est loin de ressembler à un long fleuve tranquille pour des fauves faméliques.
Le derby de Kolwezi pourrait changer le cours de l’histoire. Une victoire pourrait résonner dans la tanière comme le signe d’un déclic pour un club dont le pacte avec les résultats accablants est jusque-là respecté. Le cours de l’histoire pourrait également changer dans le sens de départ. L’avenir de Julio-César Gomez pourrait se jouer le jour du derby. Le technicien Espagnol est loin d’être immunisé des critiques acerbes. Son avenir s’inscrit en pointillé sur le banc des Kamikazes et les statistiques maigrelette qui l’accompagnent ne font aucun poids pour son plaidoyer.
Simba is back
« Simba is back ! ». Tel un slogan, la phrase est une réalité. Les Kamikazes sont de retour à la case départ. L’Association Sportive Simba peine à se délier de son triste passé où l’inlassable problème de primes et salaires est revenu en boucle comme une chanson dont on est tombé sous le charme dès la première audition. « Simba is back ! », les Kamikazes sont revenus dans leur caserne fuligineux où le moindre éclair est un signe d’un espoir rêvé. « Simba is back ! », les lions sont revenus à leur statut d’un club qui ne peut pas rivaliser d’ardeur avec le big 5 pour s’approcher à la table où siègent ceux qui ont fait de l’Afrique réellement une priorité.
Marco Emery Momo / Footrdc.com