La commission d’éthique de la Fédération guinéenne de football a prononcé de lourdes sanctions à l’encontre de l’ancien sélectionneur Paul Put et du premier vice-président de la Feguifoot Amadou Diaby, coupables de corruption. Le premier est banni à vie, le second écope de sept ans de suspension (dont cinq ferme). Des peines assorties d’amendes.
La Guinée tourne peu à peu une page difficile. Après l’élimination du Syli national en huitièmes de finale de la CAN 2019, Paul Put a été limogé de son poste de sélectionneur le 15 juillet. Un départ accompagné de polémiques, le Belge ayant fait l’objet d’accusations de corruption. Mamadou Antonio Souaré, le président de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot), avait notamment déclaré que Paul Put s’était rendu coupable de racket contre ses joueurs, ce que le technicien avait démenti vigoureusement.
Déjà condamné en Belgique, Paul Put prend cher en Guinée cette fois
La Feguifoot, elle, n’en démord pas. Et elle a enfoncé le clou vendredi 16 août en prononçant une radiation à vie de Paul Put, qui ne pourra donc plus travailler dans le football en Guinée. Déclaré « coupable de corruption », l’ancien sélectionneur de la Gambie, du Burkina Faso et du Kenya a « enfreint l’article 21 » du code d’éthique de la Feguifoot, assure cette dernière, sans préciser les faits en question.
Outre cette radiation à vie, Paul Put, 63 ans, devra également s’acquitter d’une amende d’un montant de 100.000 euros. En octobre 2008, l’entraîneur avait déjà été visé par une enquête de la Fédération belge de football. Celle-ci portait sur l’« Affaire Zheyun Yé », un vaste scandale de matches truqués dans le football belge entre 2004 et 2006, à une époque où Put coachait Lierse.
D’abord radié à vie en Belgique, Paul Put avait vu sa peine réduite à une suspension de trois ans de toute activité liée au football dans son pays. Il avait ensuite commencé à entraîner sur le continent africain et au Moyen-Orient (sélectionneur de la Jordanie entre 2015 et 2016).
Amadou Diaby puni pour avoir perçu une commission sur la salaire de Paul Put
Amadou Diaby ne sort pas indemne non plus dans l’affaire jugée par la commission d’éthique de la Feguifoot. Le premier vice-président de la Fédération, déjà suspendu, était dans le collimateur. Dans son communiqué, la Feguifoot indique qu’elle s’est penchée sur un « système de corruption mis en place durant la période mars 2018-juin 2019, et en particulier sur son rôle dans la perception d’une commission de 10% » du salaire de Paul Put.
Verdict : Amadou Diaby a été reconnu coupable de corruption active et passive, ce qui entraîne une interdiction de sept ans (dont cinq ferme) de toute activité liée au football. Le dirigeant écope également d’une amende de 25.000 euros.
RFI