L’ancien VClubien, Padou Bompunga, s’est livré à cœur ouvert avec notre rédaction, au cours d’un entretien téléphonique. Parti des rangs Verts et Noirs en 2019, ayant transité par le Maroc, avant de se retrouver aujourd’hui en Jordanie, l’international congolais est revenu sur ce qui s’est passé sur sa trajectoire. Son départ forcé de l’AS VClub qu’il regrette d’ailleurs, son adaptation en Jordanie, ses meilleurs en équipe nationale de la RDC, Padou Bompunga ne cache rien dans cet entretien accordé à Isaac B’ampendee.
Foot RDC : Bonjour Padou, nous t’espérons bien portant… Une première question expresse pour lancer cette interview ; est-ce que Padou peut dire aux nombreux sportifs congolais dans quel pays évolue-t-il actuellement, et pour quel club joue-t-il ?
Padou Bompunga : Bonjour. Merci beaucoup Foot RDC. Je joue actuellement en Jordanie (Asie), au sein d’Al Hussein Club.
FR : Ton club est en première division, c’est ça ?
PB : Bien sûr. On prend part à la Ligue 1 jordanienne, et nous sommes sixièmes au classement partiel. Nous étions déjà dans le top 5, mais on a finalement fait un petit recul.
Foot RDC : Et c’est comment la vie et le football en Jordanie ?
PD : La vie est normale, et calme ici. Leur football est un peu mieux organisé tactiquement par rapport à celui de plusieurs pays de l’Afrique par exemple. Les gens sont plus maures ici.
FR : Comment se passe ton intégration dans la société jordanienne, sachant que tu as des difficultés de langage ?
PD: À propos de la langue, ils parlent l’Arabe et un peu d’anglais. Moi j’ai joué quelques temps au Maroc, et j’ai quand même quelques connaissances sur la langue arabe, surtout des termes liés au football. Lorsque je suis arrivé en Jordanie, j’ai continué à apprendre pour que je m’en sorte sur le terrain avec d’autres coéquipiers. Pour nous défenseurs, il faut parfois parler, tonner sur le terrain, et donc, j’essaie de maîtriser des mots utiles, pour savoir communiquer et comprendre les consignes du coach.
FR : Bien. Padou Bompunga, parlons de toi à présent. Peux-tu déjà nous faire le résumé de ton parcours après l’AS VClub ?
PB : Après Vita Club, je suis allé au Maroc, pour jouer avec le Mouloudja Club d’Oujan. J’ai passé une belle saison là-bas, puis il y a eu des complications suite à l’arrivée d’un nouvel entraîneur. Il s’était amené avec ses joueurs à lui. Et vu que le quota des joueurs noirs est limité là-bas, j’étais parmi des joueurs écartés. Cela avait surpris tout le monde. Toute la presse marocaine en parlait parce que j’étais un joueur titulaire et régulier avec l’équipe. Mais c’est la vie, il fallait l’admettre. J’ai appris beaucoup de choses et engrangé une grande expérience au Maroc à la suite de tous ces problèmes qui me sont arrivés. Et aujourd’hui, je suis ici, en Jordanie.
FR : Sur le plan professionnel, est-ce que tu es toujours ce même défenseur qu’on a connu au Congo, ou en venant en Jordanie, tu as perdu quelque chose à ton jeu ?
PB: Je suis le même Padou que les gens ont connu. Je suis le même joueur qui travaille et qui fournit beaucoup d’efforts. Au sein de mon club actuel, le coach m’utilise comme le faisait le coach Ibenge en équipe nationale (milieu défensif ndlr). Et si dans certaines de nos rencontres, le but n’arrive pas, le coach m’autorise à monter et évoluer en position d’attaque. Je finis quelques matchs comme avant-centres et je marque aussi des buts.
FR : Après ton départ de l’AS VClub, on a dit au pays que tu avais fui avec tes autres collègues. Regrette-tu d’être parti dans ces conditions ?
PB : Un peu de regret oui. Je suis parti quand les supporters avaient besoin de moi. Mais c’est ça la vie. Il n’y avait d’autre choix, car moi aussi j’ai besoin de gagner. Il y a avait des réalités et des problèmes entre le club et moi, qui m’ont poussé à quitter dans ces conditions. Mais le foot que nous faisons, c’est tout notre travail. C’est à travers ça que nous supportons nos familles. Donc je n’avais pas de choix. Je regrette quand même d’être parti ainsi…
FR : Peux-tu nous dire des bons souvenirs que tu gardes de l’AS VClub ?
PB : Il y a énormément de bons souvenirs. Déjà l’ambiance au sein du groupe, c’était exceptionnel. La passion de nos supporters à chaque rencontre. Quand tu arrives au stade, certains scandent ton nom, c’était un truc spécial. L’amour que les supporters de VClub m’ont témoigné est quelque chose que je ne peux jamais oublier. Parfois j’y repense même ici, et les larmes coulent de mes yeux. C’était extraordinaire.
FR : Et c’est quoi ton meilleur moment en équipe nationale ?
PB : Le CHAN 2016 qu’on a remporté au Rwanda. On avait pris entre nous (joueurs) la décision de tout donner, afin de soulever ce trophée et cela était arrivé et ce fut très bien pour nous… Même quand nous sommes arrivés chez les Léopards A, on avait à cœur de qualifier l’équipe à la CAN (2017) sans trop de calculs et on avait à l’époque beaucoup travaillé pour ça. Et nous étions contents de le réaliser.
FR : Aujourd’hui, la RDC est engagée en éliminatoires de la Coupe du Monde 2022. Troisièmes de leur groupe avec 5 points, penses-tu que les Léopards ont la chance de se qualifier ?
PB : Tout ce que je peux dire à ce niveau c’est que l’équipe doit jouer et gagner tous les matchs qui lui restent. Après, on verra ce qui pourra se passer. L’important à l’heure actuelle, c’est jouer pour gagner et gagner les matchs restants (ndlr contre la Tanzanie et le Bénin).
FR : Merci bien Padou. On termine notre entretien par cette question concernant ton avenir. Après la Jordanie, où rêves-tu aller poursuivre ta carrière ?
PB : En vrai, il est difficile pour moi de dire dans quel pays ou dans quel club j’évoluerai après mon départ d’ici. Seul Dieu connaît ce qui peut arriver demain. J’ai quand même des contacts avec des agents. S’il arrive qu’un autre club se présente, je n’hésiterai pas à vous le faire savoir. Voilà.
FR : Merci Padou Bompunga de t’être rendu disponible pour répondre à nos questions.
PB : Merci à vous aussi d’avoir pensé à moi.
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