CHAN 2020 : Un retour de la RDC vers son premier amour

Les histoires d’amour tiennent si souvent par la présence de l’un à côté de l’autre, l’absence fait souffrir. En amour, il existe le premier, en d’autres termes, celui qu’on a aimé le premier, difficile de l’oublier ou de s’effacer de sa mémoire. C’est cette relation que la République Démocratique du Congo entretient avec le Championnat d’Afrique des Nations. Une histoire d’amour ayant débuté en 2009 en Côte d’Ivoire, qui n’a pas mis longtemps à engendrer un enfant. C’est justement au pays de Didier Drogba que, le CHAN a été lancé par la CAF et remporté par la RDC de Patou Kabangu, Hugues Bedi, Alain Kaluyituka, Trésor Mputu, avec Santos Mutubile comme sélectionneur… Après avoir raté la dernière édition, la RDC est de retour vers son premier amour.

Des années de tensions dans la relation !

Comme dans chaque relation amoureuse, les disputes sont fréquentes entre conjoints et la RDC en a connues avec son partenaire. En 2011, les Léopards champions en titre, sont éliminés dès la première étape de la compétition, faute notamment à un très mauvais match face à la Tunisie. Tel un renvoi de la maison leur appartenant. En 2014, toujours sous la conduite de Santos Mutubile Santos, la RDC est à nouveau mise dehors avant la bagarre ultime. Les disputes commençaient à durer, la réconciliation devenait une urgence.

2016, année de la réconciliation.

Ceux qui s’aiment réellement ne se quittent pas, qu’importe les circonstances. Après deux périodes de disette, la RDC est revenue à la maison. Cette fois pour se racheter. Au Ruanda pour la quatrième édition du tournoi, le Congo se présente avec une génération des jeunes joueurs, talentueux, dévoués même si à certains, manquait l’expérience.

Florent Ibenge est à la tête de cette équipe qui a fait rêver avant de vivre son rêve. Les Léopards avançant comme tirés par un train à grande vitesse, dominent tout sur leur passage, même le pays hôte n’est pas épargné. Ils de finissante sur le toit de l’Afrique. Une victoire (3-0) en finale face au Mali, un deuxième enfant, pour sceller la réconciliation avec le premier amour.

2018, la catastrophe !

Il y a des meilleurs et pires moments en amour, l’an 2018 aura été simplement séismique pour les congolais. Les Léopards vont rater pour la première fois la phase finale du CHAN, faute à Mwinyi Zahera, sélectionneur d’une équipe incapable de marquer un but au Congo-Brazzaville, et capable d’en prendre à domicile. Les Diables Rouges tout endiablés ont privé à la RDC d’une rencontre avec son amour.

Organisé au Maroc, le CHAN 2018, fut remporté par le Maroc. La RDC le regarda à la télé, comme un conjoint qui passe outre sa maison et observe au travers la fenêtre, ce qui se passe dedans. La désillusion et la déception se battaient chacune pour une place dans les cœurs des congolais.

2020, le retour vers le premier amour

À la différence du retour de l’enfant prodigue, la RDC revient dans sa maison, où elle règne sans partage, en dépit de toutes les péripéties.

Mwinyi Zahera parti, Christian Nsengi tient désormais les commandes de l’équipe nationale locale, et des seniors en prime. Avec manière, honneur, fierté, l’homme a qualifié la RDC à la sixième édition du CHAN qui sera sauf imprévu, organisée au Cameroun.

En éliminatoires, c’est un récital que, les Léopards ont offert à ceux qui les suivent. (2-0) à Bangui contre la RCA, puis un sanglant (4-1) au retour dans l’écrin du stade des martyrs. L’attaquant du CS Don Bosco, Joël Beya, était déterminé à en finir tout seul avec les Fauves du Bas-Oubangui. Buteur à l’aller, le salésien a récidivé dimanche, a même fait plus, un doublé, trois buts en deux matchs, mieux que quiconque.

La RDC est en fin sur la route de son premier amour, cette rencontre l’année prochaine serait si belle si un nouvel enfant en naissait, le troisième après six ans de mariage. Tous les congolais en rêvent, le staff technique et les joueurs, les doigts sont d’ores et déjà croisés n’attendant que le coup d’envoi de la compétition, pour voir jusqu’où peuvent aller cette RDC made in Christian Nsengi…

Isaac B’ampendee/Footrdc.com