Mondial 2022 (Q) : l’austérité d’un supporteur des Léopards

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« On gagne ensemble, et on perd ensemble », une maxime qui s’est imposée dans le monde du foot, tout comme « Un match de foot a trois résultats : victoire, défaite, nul. » Bien que vraies, ces phrases trouvent difficilement leur place chez un supporteur congolais qui ne jurait que par une victoire avant que la RDC n’affronte le Maroc, au Stade des Martyrs. Cela n’est malheureusement pas arrivé, certains seraient prêts à lâcher.

RDC-Maroc (1-1), Voilà comment une pleine confiance a basculé dans un total désespoir. Pourtant, Aimer se vérifie aussi et surtout dans les temps durs. Si on lâche, cela insinuer qu’on n’avait jamais (véritablement) aimé.

Depuis vendredi après midi, le parcours de l’équipe nationale congolaise sur la route du Qatar, est rentré dans une phase d’indélicatesse, tout comme la campagne présidentielle.

RDC-Maroc (1-1), Une demi-défaite qui fait mal, pousse à douter, se révèle obstructionniste sur le chemin menant vers la finalité. Alors qu’il ne reste que 90 minutes (des possibles prolongations) pour chercher une qualification à Casablanca, les Léopards tentent de rassurer un public dévasté. Les supporteurs y avaient tellement cru vendredi dernier. Faut-il s’en remettre à l’austérité et acquiescer ses inconvénients ?

La qualif à Casablanca, le rêve difficile. Place à l’austérité.

Croire aux bienfaits de l’austérité, c’est faire une sorte de pari. Le pari que tout bonheur est précédé d’une souffrance, ou que rien ne s’obtient sans privation.

En définitive, l’austérité se traduit par un présent sacrifié, pour un possible futur meilleur. Et ce futur, s’évalue par un résultat. L’implacable bilan qui supplante toute autre considération.

Aucun patron ne se félicitera d’avoir fait de son mieux, mais d’être toujours endetté. Et pour le Congolais qui aime sa sélection, c’est la même chose. Il est austère. Le résultat est trop important pour lui. La qualification à la Coupe du Monde est tout qui le préoccupe. Pourtant, les calculs se durcissent, et lui en revanche, ne doit lâcher.

Des émotions à économiser ?

Personne n’apprécie l’austérité sur le moment. Elle fait trop souffrir. Mais si on changeait de politique ? Si on optait pour la relance ? Investir massivement son capital (ses émotions) immédiatement, ne pas être sans cesse obnubilé par l’issue finale, voir des postes se créer (des occasions de but), valoriser le plan économique (le plan de jeu), et à l’échéance du mandat (à la fin du match), faire les comptes. Car ce qu’on apprécie aussi dans le football, c’est le jeu. Si tel n’était pas le cas, on ne regarderait pas les matches.

Dans le contexte actuel, ceci paraît bien différent pour ce supporteur de la team +243, qui considère le résultat plus que tout. Quitte à y mettre tout ce qu’il faille. Il n’a jamais été aussi divisé entre austérité et relance. Moins sûr qu’il ait des émotions à économiser, un grand espoir à entretenir… Tout ne tient plus qu’à un fil. Son équipe est-elle capable de marquer au Maroc ? Non seulement de marquer, mais de se qualifier ? Des interrogations qui vouent les émotions à l’instabilité, toutes volatiles.

Conserver les derniers espoirs.

Ne pas suivre les pas des autres n’empêche de connaître ce qu’ils ont fait. Plusieurs nations ont vécu cette manche aller des barrages de façon frustrante. Le champion d’Afrique Sénégal battu en Égypte, le Cameroun écœuré à domicile par l’Algérie, le Mali n’a pu résister contre la Tunisie, à Bamako. Mais elles ont leur histoire, et nous la nôtre, un mythe fait de nombreux échecs indicibles.

Mais en tout, tout l’espoir ne saurait être enterré, tant le foot nous a offerts des retournements de situation les plus improbables.

Pour ce mardi, le Congolais tiendra à ce tout dernier espoir, celui qui peut encore faire vivre et, il considérera les choses dans leur état, donc comme « possibles ». C’est aussi la caractéristique du vrai supporteur ; faire triompher l’espoir sur le doute, croire à son rêve malgré les réalités rébarbatives du moment. C’est tout ce qu’il reste à faire, peut-être que…

L’histoire qui lie la RDC à la Coupe du Monde est vieille, trop vieille. Rien de mieux qu’une qualification loin de Kinshasa pour ressusciter la légende, plonger les plus de 80 millions de Congolais dans une joie sans commune mesure.

Les regards de tous vers Casablanca. Mardi, Maroc vs RDC (19h30 GMT)…

Isaac B’ampendee

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