La révélation de la manche aller de la 27ème Linafoot a un nom ; Prince Tshal Musans. Attaquant de Lubumbashi Sport, déjà auteur de 8 buts cette saison. Il est là gâchette des Kamikazes, l’homme sur qui repose les espoirs d’un peuple Rouge et Blanc en proie aux doutes et aux mauvais résultats, comme souvent depuis quelques saisons.
Pour tout comprendre sur Prince Tshal Musans (22 ans), notre rédaction s’est rendue à la source, auprès du joueur lui-même. En exclusivité, le natif de Lubumbashi a répondu à nos questions, occasion idyllique pour lui de nous expliquer comment tout a commencé. “Je suis un joueur formé au SCOM Mikishi. C’est là que j’ai commencé dès les catégories minimes, puis les cadets, avant d’être prêté en 3ème division, au FC Ima Kafubu. J’ai trouvé le club en troisième division, je l’ai aidé à monter en deuxième division”, raconte le deuxième meilleur buteur de la Linafoot.
Après l’aventure florissante à Ima Kafubu, Prince Musans doit revenir à la maison avant de repartir ailleurs. “Grâce à ces performances, j’ai été rappelé au SCOM Mikishi, où j’ai joué jusqu’en 2018. Cette année-là, j’ai fini meilleur buteur du club en première division de l’Entente Urbaine de Football de Lubumbashi. Puis, Lubumbashi Sport s’est pointé devant moi et m’a recruté la même année. C’est Mwamba Gento qui était coach à l’époque.”
À son arrivée Lubumbashi Sport, le jeune joueur est complètement ombragé, méconnu du grand public bien. Normal puisqu’à l’époque, il était trop juste pour l’élite du football congolais. L’apprentissage long, associé à cela, des pépins physiques. “L’adaptation au club et au niveau de la Linafoot m’a pris beaucoup de temps. À côté de ça, j’ai été blessé et éloigné du terrain pendant une longue période. Mais cette saison, je n’ai aucun physique, je joue mon football et je marque des buts”, se réjouit le joueur, qui nous définit en même temps son profil. “Je suis un attaquant de pointe, fort balle au pied, rapide. Je sais aussi bien me placer sur le terrain des bons appels. C’est qui m’aide beaucoup.”
Parlant des buts, comme susmentionné, Tshal Musans est deuxième meilleur buteur du championnat avec 8 réalisations. Il vient tout juste derrière un autre phénomène allogène, Glody Makabi Lilepo (VClub, 9 buts). “Je suis très heureux pour ça. Qu’on me compte aussi parmi les grands du championnat, cela signifie que je dois continuer à progresser et grandir en maturité surtout. J’ai besoin de beaucoup travailler pour me maintenir à ce niveau et atteindre mes objectifs personnels”, nous a-t-il confiés.
Mais chez les Kamikazes, une chose intrigue. Prince Tshal est visiblement ce prince d’un royaume décimé. Buteur d’une équipe qui gagne rarement. Le contraste n’arrange pas du tout le jeune attaquant. “Il est vrai que je suis affecté par cette situation. Être meilleur buteur mais dans une équipe toujours mal placée, ça me préoccupe quelques fois, mais bon, je n’ai rien d’autre à faire que continuer à travailler. On espère que l’équipe retrouvera une bonne forme pour commencer à gagner. Je vois qu’on a renforcé l’effectif. Il y a un nouvel avant-centre qui est arrivé (ndlr Prince Mbiriko de Standard de Lemba). Il y aura de la concurrence qui va certainement aider l’équipe.”
Il faut le dire, c’est parce que les victoires sont si rares à Lubumbashi Sport que les entraîneurs ne mettent pas longtemps sur le banc. Ça bouge au moins chaque saison. Des changements qui ne bouleversent en rien le travailleur acharné qu’est Prince Tshal. “J’ai toujours eu des bonnes relations avec tous mes coachs. Moi, je me contente de travailler et de suivre ce que le coach me demande. Chacun en jouant bien son rôle, voilà qui va aider Lubumbashi Sport à se relever.”
Les Kamikazes sont dans un fossé, menacés par la relégation. En dépit du changement du comité sportif et du staff technique, le club peine à sortir de l’auberge. Les résultats en demi-teinte (15ème, 16 points). Le rêve du maintien impose de ramer et laisser des tripes sur le terrain. La confiance de Tshal paraît surréaliste, mais lui seul en connaît les raisons. “On va se battre pour le maintien. Je crois qu’on y arrivera. On a les moyens de finir même dans le top 10”, annonce-t-il.
Le porteur des espoirs du club de la Gécamines a des dents longues et n’a de cesse de s’appliquer au travail pour rendre matérielle son ambition secrète. “Je veux jouer pour un grand club, que ce soit au pays ou en Europe. Je travaille pour ça, car c’est cela mon rêve principal”, nous révèle celui qui, il y a quelques semaines, a été annoncé chez les Corbeaux par certaines sources. “J’ai vu comme tout le monde sur les réseaux sociaux que, le TP Mazembe me voulait, personnellement, je n’ai jamais reçu l’appel d’un dirigeant ou quelqu’un de Mazembe pour m’en parler. Ça reste des rumeurs.”
Sur les traces de Yves Diba, Tshal a un faible pour le style d’un international français, mais il se plaît souvent à regarder jouer son aîné, Cédric Bakambu, référence incontournable des jeunes attaquants congolais. “En Europe, je m’inspire de Kylian Mbappé. J’adore sa façon de jouer, sa vitesse et sa technique. Ici, au pays, ma principale idole fut Yves Diba. Je l’ai vu jouer au SCOM Mikishi alors que j’étais tout petit. Je faisais le ramasseur des ballons et je l’admirais énormément. Mais là, il est devenu entraîneur. Actuellement, celui qui m’inspire au pays, c’est Cédric Bakambu. J’essaie d’imiter ses mouvements, observer ses qualités”, a-t-il chuté.
Isaac B’ampendee
