Kasaï Central : la lente et silencieuse mort du football dans une province passionnée

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Il y a presque une décennie, le football de la partie centre rayonnait grâce à l’US Tshinkunku ou au Sa Majesté Sanga Balende. Aujourd’hui, il a perdu ses lettres de noblesse. Les équipes qui faisaient la fierté du coin sur l’échiquier national et international pataugent de plus en plus. Au Kasaï, la lente et silencieuse mort du football.
Nombreuses sont les raisons de ce coma. Entre manque de sponsors, d’infrastructures sportives, d’une politique sportive du gouvernement provincial et l’absence d’une organisation interne des clubs, penser au développement du football devient une utopie.

Les quelques équipes qui tiennent le coup, à force d’intervention de personnalités politiques, mais sans réel projet, ne font que du surplace. Il faut remonter jusqu’en 2011 pour voir le nom d’un club du Kasaï Central sur le palmarès des équipes ayant remporté un trophée national, la Coupe du Congo. Les clubs qui prennent part à la Linafoot n’atteignent jamais le top 5 du classement, pendant que celles évoluant en Ligue 2 ne jouent que le maintien. Au grand désarroi des fans et des observateurs locaux.

L’interrogation sur ce que sont devenus les porte-étendards du football de cette province passionnée existe, mais sans réponse. Parmi ces équipes l’Union Sportive Tshinkunku, l’AS Saint-Luc, le Tout-Violent Cipepele, l’AS Banaco, etc. Si la première équipe citée joue la Linafoot, elle dispute ses matchs loin de ses fanatiques, à Lubumbashi, par manque d’un stade moderne en province. L’autre plaie. D’autres provinces, comme le Tanganyika, visent désormais d’organise des rencontres de la Linafoot grâce à l’obtention d’un édifice digne et à la hauteur.

Talents sans encadrement

L’as Saint-Luc évolue en Ligue 2 et n’envisageait que le maintien avant l’annulation de la saison en décembre. Un manque d’ambitions identique aux saisons passées. Le mal nommé TV Cipepele prend part au championnat local et a même joué la finale des préliminaires de la Coupe du Congo, perdu face à l’OC Kempe, alors que l’AS Banaco est à la queue du classement du championnat local. Toutes ces équipes et même celles non citées ont un point commun : le manque de sponsors, de subvention et se débrouillent avec les moyens de bord. Article 15, encore et toujours.

« Les problèmes du développement du football au Kasaï Central sont tellement profonds qu’il en faut des grands remèdes pour sa délivrance » estime un observateur avisé du football local, avant de préciser que la province « a d’énormes talents » qui nécessitent de l’accompagnement et encadrement. Selon lui, ce besoin touche « tous les plans avec un accent particulier sur le plan financier » pour un décollage du football dans la région. « Le football actuellement est un business il faut donc mettre beaucoup de moyens pour espérer tirer des dividendes », conclut-il.

Christian Mbuyi Bukasa (Kananga, correspondance)

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