Revenu dans le coup à l’arrivée de Gennaro Gattuso, en septembre dernier, le défenseur Chancel Mbemba est l’un des cadres sur lequel compte s’appuyer le nouvel entraîneur de l’OM, Jean-Louis Gasset, selon L’Equipe.
Au moment d’identifier les leaders de cette équipe marseillaise en souffrance, dans l’urgence d’une énième crise, Jean-Louis Gasset n’a pas eu besoin de trop cogiter sur l’identité des joueurs concernés. Parmi eux, il a rapidement repéré Chancel Mbemba (29 ans), regard assuré, compétiteur orgueilleux, considéré comme un grand frère dans le vestiaire phocéen.
Son prédécesseur, Gennaro Gattuso, avait effectué le même constat, lui aussi, mais le capitaine de la RD Congo n’était pas vraiment dans le même état à ce moment-là, ni physiquement ni mentalement. Au sortir d’un drôle d’été 2023 où sa direction l’avait gentiment poussé vers la sortie et où il avait vécu une préparation tronquée par des pépins musculaires, Mbemba ne dégageait plus la même puissance ni la même assurance que lors de son premier semestre marseillais.
Son départ à la CAN a fait du mal
Il est revenu dans le coup au fil des mois, grâce aux séances défensives instaurées par Gattuso à son arrivée et il a même semblé retrouver cette solidité qui lui avait permis de s’imposer comme l’un des meilleurs défenseurs de Ligue 1 la saison dernière. Son départ à la CAN, en janvier, a coïncidé avec la rechute spectaculaire de l’OM, et même s’il n’était pas le seul international africain de l’effectif parti disputer la compétition continentale (Sarr, Ndiaye, Gueye, Harit, Ounahi), son absence s’est probablement la plus ressentie.
Elle a aussi été l’un des arguments du retour à un schéma en 4-3-3, ce qui a contribué à déstabiliser une défense encore fragile et à replonger tout un groupe dans le doute. À son retour de Côte d’Ivoire, Mbemba a vite récupéré sa place dans l’arrière-garde marseillaise mais il n’a pas réglé tous les problèmes de l’OM à lui tout seul, et il était d’ailleurs titulaire lors du naufrage collectif à Brest (0-1), il y a quinze jours, qui a déclenché le départ d’un nouvel entraîneur (Gattuso, donc, après Marcelino en septembre).
Un nouveau rôle hybride de central-latéral face à Montpellier
Dans un effectif qui semble s’être appauvri sportivement, l’été dernier, il reste l’un des derniers joueurs habitués à évoluer au plus haut niveau, et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Gasset et ses adjoints ont tout de suite misé sur son expérience, notamment face à Montpellier dimanche dernier (4-1), pour la première du nouveau staff en Championnat.
Le résultat a été probant avec une solide prestation, tactiquement notamment, qui a été saluée par son nouvel entraîneur. « Si Jonathan Clauss est suspendu, on n’a personne qui peut jouer latéral droit ou couloir droit, a expliqué Gasset, dimanche dernier. Donc il fallait trouver quelqu’un qui allait jouer à la ligne (…) Il fallait trouver quelqu’un de très intelligent et qui allait se sacrifier pour jouer dans le dos de (Ismaïla) Sarr. On a trouvé l’homme idéal, parce que dans le sacrifice, je peux vous dire qu’il y a un client. »
Avec l’absence du capitaine par intérim Samuel Gigot, encore blessé, à une épaule cette fois, Mbemba devrait avoir une responsabilité encore plus grande face à Clermont, ce samedi soir, et il pourrait même hériter d’un nouveau rôle – celui de libéro – si Gasset choisit bien de maintenir la défense à trois.
Mbemba s’est dédoublé face au MHSC avec un rôle hybride où il devait presque couvrir deux postes, sorte de central-latéral. Il n’y a pas eu besoin de grands discours, de séance vidéo individuelle ou de décryptage tactique pour préparer le coup. Gasset s’est appuyé sur le vécu de Mbemba, que ce soit avec le FC Porto ou l’OM, sous le mandat d’Igor Tudor (2022-2023), où il lui arrivait parfois d’arpenter tout le couloir droit.
L’Equipe
