Échos +243 : Cédric Bakambu « Le football c’est bien mais la vie est plus importante »

Dans une interview pour Agence France Presse, l’international congolais Cédric Bakambu a assuré n’avoir aucun regret quant à son choix de quitter Villareal et l’un des meilleurs championnats au monde.

Question : Les observateurs n’ont pas compris votre choix de rejoindre la Chine alors que vous aviez réalisé une première partie de saison de haut niveau à Villarreal. Comment expliquez-vous ce choix surprenant ?

CB : Moi aussi je n’ai pas compris. Ce qui s’est passé c’est qu’au début je n’étais pas trop emballé et par la suite ils ont trouvé les arguments pour me convaincre. Cela a duré plusieurs mois, voilà.

Question : A quand remontent les premiers contacts avec le club de Pékin ?

CB : Cela remonte au mois de septembre. Les gens croient que j’ai pris ma décision du jour au lendemain alors que non. J’ai réfléchi pas mal de semaines avant de prendre ma décision.

Question : Vous avez eu d’autres offres ou c’était la seule concrète sur la table ?

CB : Non, je n’ai pas eu d’autres offres. Mais de toute façon, il n’y a pas beaucoup d’offres au mercato hivernal.

Question : Avec 14 buts inscrits en 21 matches, vous n’avez pas un goût d’inachevé avec Villarreal où vous étiez bien parti pour faire une très belle saison ?

CB : Non même pas. Au départ je voulais aller jusqu’au bout de la saison pour voir jusqu’où j’étais capable d’aller en Liga. J’étais en train de faire la meilleure saison de ma carrière mais voilà comme je l’ai dit ils ont su me convaincre. Le foot c’est bien mais la vie c’est plus important, je ne vais pas mentir. Je sais pourquoi je suis allé là-bas et j’assume mon choix.

Question : Vous avez 26 ans, l’âge où les footballeurs connaissent généralement leur pic de forme. Ce n’est pas un peu jeune pour quitter l’Europe ?

CB : « Il n’y a pas d’âge dans le foot. Trop jeune par rapport à quoi ? J’ai mes propres convictions, si je l’ai fait c’est que c’était un choix purement réfléchi. Ce n’est pas une décision prise à la légère, cela a pris plusieurs semaines et aujourd’hui je suis sûr de moi.

Question : Vous vous voyez rester combien de temps en Chine ?

CB : Je n’aime pas trop parler de temps. J’avais resigné un contrat de 5 ans avec Villarreal, et je n’ai fait que six mois. Là je ne sais pas comment ça va se passer, on verra bien.

Question : Les médias évoquent un contrat de 4 ans avec un salaire annuel de 18 millions d’euros brut. C’était une offre financière dure à refuser ?

CB : Oui . On ne va pas se le cacher, financièrement parlant il y avait une trop grande différence entre ce que j’avais à Villarreal et ce que me proposait le club chinois. Il y en a qui peuvent dire non. Moi si j’ai accepté, c’est que j’ai mes raisons. Maintenant il y en a qui aurait accepté pour moins que ça, d’autres qui auraient refusé pour plus. J’ai fait mon choix et chacun a ses convictions.

Question : Quelles sont ces raisons ? Vos origines sociales modestes ont-elles pesé dans votre choix ?

CB : Clairement, c’est le facteur qui a le plus joué, j’ai envie de dire. Je rentre souvent à Vitry-sur-Sein pour me ressourcer un peu, voir ma famille, mes amis d’enfance. Cela me permet en quelque sorte de garder les pieds sur terre. Certes aujourd’hui je suis joueur professionnel mais il ne faut pas croire que tout a été facile. Je ne suis pas à plaindre non plus, il y en a qui ont vécu des situations pires… Mais le fait que j’ai un peu galéré dans ma vie personnelle, c’est vrai que ça a joué dans mon choix de signer là-bas.

Interview réalisée par Yassine Khiri pour l’AFP.