CAF : Voici le discours de Constant Omari à la 42ème assemblée générale

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«Nous avons construit pierre après pierre, une Institution qui trouve aujourd’hui sa place parmi les plus grandes de la planète.»

42e session ordinaire de l’assemblée Générale au Caire.

Monsieur le Président de la FIFA, cher Gianni

Mesdames et Messieurs Les membres du Comité Exécutif,

Mesdames et Messieurs les Présidents des Associations Nationales,

Mesdames et Messieurs les représentants d’institutions Internationales,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Il m’est aujourd’hui un grand honneur de présider les travaux de cette Assemblée Générale.

Le contexte particulier est double : nous sommes plongés dans une crise sanitaire mondiale sans précédent qui nous contraint à changer nos habitudes de vie, nos modes opératoires et tous nos projets. C’est un chapitre exceptionnel de notre histoire qui nous bouleverse et qui affecte toutes les activités.

Et puis il y a l’empêchement de notre frère et ami, Le Président Ahmad élu et qui désormais a engagé une lutte pour sa dignité et pour faire valoir ses droits.

Ce double contexte est totalement inédit.

Jamais notre Confédération, tout au long de ses 64 ans d’existence, n’a été confrontée à pareille situation. Jamais elle n’a subi autant de contraintes et surtout jamais elle n’a connu un tel besoin de vigilance et de responsabilité

Je voudrai vous tenir un langage de franchise totale et vous demander aujourd’hui de partager avec moi et avec les membres du Comité Exécutif, cette responsabilité générale à la fois de protéger les intérêts majeurs de notre Confédération mais aussi de vous impliquer encore plus dans la gestion quotidienne de nos actions et programmes.

Vous le savez, nous ne sommes en guerre contre personne, nous n’en voulons à personne et comme toutes nos sœurs confédérales de par le monde, nous sommes ouverts aux critiques et aux reproches car nul ne peut être complètement irréprochables.

Mais nous sommes aussi conscients que nous avons parcouru un long chemin bordé d’obstacles et de problèmes. Que nous avons construit pierre après pierre, une Institution qui trouve aujourd’hui sa place parmi les plus grandes de la planète.

Tous les hommes et femmes qui nous ont précédé depuis plus d’un demi- siècle avaient à cœur de bâtir un empire africain du football, de l’organiser, le structurer et bien sûr le gérer.

Ils n’avaient à la fin des années cinquante, ni argent, ni structures ni moyens, mais ils avaient le courage et une volonté féroce de faire grandir cette CAF, de lui donner ses premières règlementations, ses premières compétitions, ses premiers Leaders.

C’était un combat de tous les jours pendant que notre continent s’éveillait à l’ère des indépendances nationales, jouissait de ses premières libertés fondamentales.

Le football africain par l’ampleur de sa popularité participait déjà à la vie sociale, culturelle et structurelle de tout le continent. Puis il a continué son parcours de combattant en érigeant continuellement de nouvelles règles, de nouvelles structures, de nouvelles compétitions.

Même au temps lointain de la première coupe du Monde en Uruguay, en 1930, le continent africain y était convié, mais l’avion n’existait pas encore et le voyage en bateau prenait trois mois. Quatre ans plus tard l’Egypte

inaugurait en Italie le cycle historique des participations africaines au Mondial de la FIFA.

Si je vous ai rappelé ces glorieux souvenirs, c’est pour mettre en évidence le prestige de ce football africain et sa longue aventure à travers les décennies. Il est aujourd’hui un des plus spectaculaire, un des plus chatoyant et sans doute un des plus prometteur sans jamais faire injure au football développé sur les autres continents.

Dans un tel parcours, la Confédération Africaine de Football a elle-même joué de tous temps un rôle primordial, en s’adaptant à la modernité, en grandissant, en élargissant son calendrier, en voyant de jeunes talents éblouissants envahir les clubs du monde entier, et bien sûr , en vivant les exploits de nos sélections nationales lors des grands rendez-vous vous internationaux.

Mesdames et Messieurs, chers amis,

Cette Confédération a donc une histoire jalonnée de faits majeurs qui nous font chaud au cœur et qui nous rendent fiers de lui appartenir.

Être aujourd’hui confrontés à tant de difficultés ne doit donc pas nous faire peur, ne doit pas nous faire douter. Nos capacités sont grandes. Notre volonté de ne jamais céder à la résignation devra être plus forte que jamais. Et, bien sûr, soyons fiers de nos acquis, notre bilan, nos plans et notre stratégie pour le futur.

Notre Confédération et son Administration Centrale est jeune aujourd’hui, très jeune même et cela un signe qui ne trompe pas.

Nul ne peut nier que depuis Mars 2017, sous la présidence de Monsieur Ahmad , tant de choses ont changé dans le bon sens , le fonctionnement de nos organes et structures internes, la refondation de nos systèmes de gestion zonale, le renforcement de nos statuts, l’accroissement substantiel des subventions allouées aux associations Nationales, la création d’une structure de l’éthique et la bonne gouvernance, l’assainissement de nos comptes, une belle batterie de recrutement de nouvelles compétences à la CAF en diversifiant leurs origines, le changement de périodicité des compétitions majeures comme la Coupe d’Afrique des Nations, et son élargissement à 24 équipes et bien d’autres réalisations qu’il serait fastidieux d’énumérer ici.

Ainsi va la vie de notre Confédération. Elle a été soumise bien des fois à des reproches et des critiques injustes mais que nous pouvons comprendre car malgré les efforts, malgré la vigilance accrue, qui peut dire que l’on peut être exemplaires ou irréprochables.

Nous acceptons les critiques comme nous tolérons les débats contradictoires.

Nous restons soumis à la loi incontournable de l’évaluation permanente car nos actions et nos activités se réalisent au grand jour et tout un chacun peut apprécier ou détester.

Mais si nous sommes ainsi organisés, ainsi ouverts à toute opinion, il nous faut aussi défendre comme il se doit les bons résultats, les performances indéniables et pourquoi pas aussi les exploits de ceux qui jouent sur le terrain et incarnent à merveille la nouvelle valeur du football africain.

Nous pouvons aussi affirmer clairement nos prétentions. Nous souhaitons progresser et affiner les modes de gestion de nos calendriers, la gestion de nos compétitions sur toutes les catégories.

Nous avons le ferme désir de soutenir toujours plus fortement la promotion et le développement du football féminin, le football des jeunes, l’accomplissement des tournois de zones.

Dans le même temps nous sommes déterminés à protéger nos droits et revenus de Télévision et Marketing générés par les retransmissions des

évènements CAF. A ce titre, nous souhaitons étudier la possibilité d’un partenariat encore plus fort et encore plus professionnel.

Nos partenaires de Droits TV seront choisis selon de nouveaux critères : références internationales, crédibilité et expérience internationale avérée.

Je voudrai encore vous dire que sous l’impulsion du Secrétaire Général, nous avons engagé une vaste opération de récupération et regroupement de nos archives partout où elles se trouvent afin de garantir la mémoire de nos hauts faits et images à travers les âges et le temps.

Sur un tout autre plan et parce que son actualité est brûlante, je me dois, en votre nom, de saluer le remarquable travail de notre commission médicale dirigée par notre frère Adoum Djibrill et animée par des professeurs et docteurs émérites de la médecine.

Nous leur devons les mesures et règles sanitaires instaurées sur le déroulement de nos compétitions et leur respect par les Associations nationales. C’est la démonstration que nous autres africains avons la capacité de faire face aux situations les plus graves et les plus délicates et ce, dans un contexte de crise mondiale aigüe.

Mesdames et Messieurs, chers amis,

Il n’est pas facile d’aborder, sous forme de bilan, tous les secteurs d’activité de la CAF. Nous le ferons sans doute pendant les débats, mais on ne peut ignorer l’aspect des prochaines élections au sein de notre Confédération : élection au Comité Exécutif de la CAF, élection du prochain Président de la CAF et élection de membres africains au Conseil de la FIFA.

Nous avons l’habitude de ces élections, elles génèrent toujours, et c’est normal, des tensions, des moments forts et mêmes des rivalités.

On n’y peut rien, c’est le propre d’une élection importante, mais je dois recommander cette fois lasérénité, l’apaisementet un bon climat de déroulement de ces opérations de vote.

Car le monde nous regardera au fond des yeux, nous jugera et nous évaluera. Notre propre opinion africaine sera intransigeante sur la transparence, la bonne organisation et bien sûr l’acceptation du résultat final.

Nous garantirons la réunion de conditions optimales pour un bon déroulement de ces élections.

Auparavant, nous vivrons le retour aux grandes compétitions de la CAF, à Yaoundé́, Douala et Limbé avec l’organisation du CHAN à partir du 16 Janvier prochain, le CHAN cette immense pépinière internationale de jeunes talents d’Afrique et découvrirons les formidables nouveaux stades dont le Cameroun s’est doté.

Au final, je dois convenir que cette Assemblée générale, la première depuis celle tenue le 18 Juillet 2019 au Caire, sera historique à bien des égards.

Comme je vous l’ai dit, au début de ce discours, cette AG sera marquée à vie par son contexte spécial et le cours d’évènements totalement imprévisibles.

Mais l’optimisme sera de rigueur, je vous l’assure.

Vive le Football Africain

Vive la paix entre les peuples d’Afrique

Vive la Confédération Africaine de Football

cafonline.com/footrdc.com

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