S’imposant dans la lignée de ceux qui gagnent même quand l’adversaire est plus fort, véhiculant un message de l’optimisme sur la passerelle du succès ancré dans le dur travail, ce Mazembe est différent. L’ambition seule ne peut déterminer le sens de l’heureux dénouement, censé succéder à l’épineux parcours. Une renommée qui a traversé les frontières, obligeant son porteur à gagner, encore et toujours, au risque de ressusciter la légende de ces grands clubs disparus à l’usure de temps, le Milan AC et l’Ajax d’Amsterdam ont beau être des champions indiscutés, la référence européenne, ce n’était que du passé. Les hommes le savent, le foot est ingrat, parfois têtu, oublie gracieusement le succès passé, se fonde sur le présent, inscrit le mythe dans la mythologie.
Atteindre le sommet, est une bonne chose, y demeurer est la meilleure. Le TP Mazembe s’est affirmé de manière incontestable comme le top club africain de la dernière décennie, recevant tous les honneurs, glanant les titres, portant plus haut son étendard , allant jusqu’à côtoyer le niveau absolu du football mondial. Dans tous ces mérites, s’improvise un incontournable devoir, une mission ardue, nettement accessibles qu’aux clubs différents ; gagner encore et toujours, sans se lasser. La gloire conquise n’excuse rien. Sur cette palissade continentale, où la force est loin d’être le seul atout inouï pour faire grand saut, Mazembe a choisi le caractère, oui le caractère, celui qui donne les ailes, fait triompher alors que personne n’y croit, ou quand l’adversaire sème la torpeur.
Basculer dans l’austérité, sans le vouloir
En tout, Mazembe est différent. Le temps qui change de rôle a décidément changé les choses dans le chapiteau des Badiaguenas. La courbe de moyens financiers a baissé, le club a été obligé de revoir décroissement son budget, faire des choix difficiles mais ne pas laisser tomber l’ambition. Bousculée par ce retournement de situation, la direction a finalement opté en faveur d’une surprenante politique, clairement la moins attendue. Oublier les folies sur le marché des transfert et faire avec les disponibles… Les cadres non renouvelés sont allés voir ailleurs (colonie ghanéenne) pour le remplacer, le club appelle les jeunes de son Académie, aux observateurs, ça fait froid au dos. Ce club habitué au recrutement des scintillantes étoiles continentale, s’inscrit dans le rajeunissement inopiné de l’effectif. Assez surréaliste ! C’est ça l’austérité, économiser ses moyens par la minimisation des charges, en endurer les contrecoups, et être capables de se réjouir à la fin. L’austérité est absconse, ça ne garantit rien mais demande de croire, et même si croire en ses bienfaits expose à tout risque, rend la cible de tout écœurement. Ce qui compte c’est la fin, les résultats. L’auteur du jargon lui-même n’a pu se contenter de souffrir et échouer au bout du compte. Ces sacrifices financiers, ce stress et cette économie d’émotions imposés aux supporteurs ne révèlent leur raison qu’à la fin, les résultats.
La jeunesse pour susciter les bienfaits de l’austérité
Aujourd’hui le TP Mazembe tient à ce qui compte de plus, les résultats, si la jeunesse peut les ramener tant mieux. Peu sont ceux qui y ont cru, les clairvoyants et les analystes de tout horizon se sont accordés a entrevoir la chute du club, sans être eux-mêmes maîtres du futur.
Un grand club le demeure, la valeur de l’effectif peut diminuer, rien ne change son statut, la Ligue des Champions 2018 est venue approuver cette théorie, effaçant la triste mémoire de la Super-coupe perdue à Casablanca contre le Wydad.
La jeunesse Mazembienne avance comme sur les roulettes, balaie la concurrence, assomme les uns les autres, dans un cirque où elle n’avait que peu de chance de réussir. Avec Ben Malango en chef de fil, le club du sud de la République Démocratique du Congo fait à nouveau peur, brise l’antagonisme, parfois sans peine, autant dire que la clairvoyance congolaise a des limites.
Mazembe c’est une histoire, un présent et un avenir, les athlètes se succèdent année après année, les valeurs de l’équipe restent immuables, telle une institution étatique. Le succès est là, il ne définit jamais le profil de ceux qui le forgent, le doublé en 2009-2010 a été rendu possible grâce à Kaluyituka, Mputu, Kabangu, Kimwaki, Mihayo… Buana Ali Samantha et Roger Clever Assalé ont facilité la conquête de la cinquième étoile en 2015, l’une de plus belles.
L’année d’après, Jonathan Bolingi et Rainfort Kalaba ont porté le club vers le sacre de Coupe de la CAF, et Ben Malango est venu forcer le doublé. Voici aujourd’hui le même Malango aux côtés de Traoré Adama, Meschack Elia, Glody Likonza, Arsène Zola, Jackson Muleka… sur le chemin de l’inédit, de ce qui pourrait être le plus grand exploit de la décennie ; la sixième Champions. La marche est encore longue, peut-être très longue, ce qu’ils démontrent match après match a tout d’un futur champion, le faux pas de Maputo est une tâche noire sur un tableau bien illuminé par les performances de la nouvelle génération.
Et dire que ces jeunes étaient faits pour la C2, sans talent ni expérience pour mieux faire en Ligue des Champions, beaucoup s’étaient trompés…
FootRDC
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