RDC-Gabon : pourquoi et comment la CAF a décalé le coup d’envoi (Décryptage)

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Prévu à 16h00 GMT, le coup d’envoi de la rencontre entre la RDC et le Gabon a été décalé de 4 heures. Plusieurs points ont motivé la décision de la CAF de revoir sa position. Explications.

Les dirigeants de la FEGAFOOT ont dû respirer un grand bol d’air frais quand la CAF a annoncé qu’elle repoussait de 4 heures le coup d’envoi du match face à la RDC. Sa première délégation, probablement la seule qui devrait arriver à temps, est attendue à Kinshasa dans deux heures. Entre le chamboulement du calendrier, la communication du Gabon et le règlement, plusieurs facteurs ont influencé la décision de la confédération.

Les diffuseurs : l’épine dans le pied de la CAF

En Afrique subsaharienne, le groupe français Canal+ diffuse les rencontres des éliminatoires de la CAN 2023. Tout au long de la semaine, le géant de l’audiovisuel français a annoncé que le match entre la RDC et le Gabon était sur sa liste des rencontres de choix à diffuser. D’autres chaînes internationales diffuseront, dont le groupe qatari beIN Sports et le géant sud-africain DSTV, diffusent ces éliminatoires.

Reporter le match aurait signifié un défi logistique pour les diffuseurs sans oublier les perturbations qu’aurait engendrées ce report sur leur grille de programmes. Pire, accorder un forfait à la RDC aurait eu des conséquences contractuelles entre la CAF et ses partenaires médias.

La marge de manœuvre du règlement

Le règlement de la CAN a offert un interstice à la CAF pour appuyer sa décision d’avancer l’heure du coup d’envoi. Si le chapitre 8 sur l’organisation des matchs, à l’article 16, alinéa 12 portant sur les qualifications à la CAN, permettait à la FECOFA de ne pas accorder un report à son homologue, car le Gabon n’ayant pas « notifié à la fédération organisatrice ainsi qu’à la CAF la date d’arrivée de son équipe dans la capitale du pays hôte, au plus tard quatorze (14) jours avant la date prévue pour la rencontre », la confédération gardait la main.

Sur le même article 16, à l’alinéa 10 précise que « la CAF peut à tout moment modifier les dates, les coups d’envoi ou les lieux des matches. » L’instance a donc activé son pouvoir décisionnel, la FECOFA ayant décidé de ne rien céder à la FEGAFOOT, ni report ni reprogrammation du match.

La communication de la FEGAFOOT

Bloqués en Espagne, les Gabonais n’avaient aucune possibilité d’atterrir à Kinshasa selon le calendrier de la CAF. Dos au mur, critiquée par ses joueurs et les médias, la fédération gabonaise a œuvré en immersion pour obtenir gain de cause. Sur les réseaux sociaux, aucune communication officielle, mais dans les bureaux, les claviers ont surchauffé.

Dès vendredi soir, la FEGAFOOT avait déjà saisi la CAF pour lui signifier son impossibilité d’être à Kinshasa à temps. La première tentative a été orientée à la FECOFA, car le règlement de la compétition exige « l’accord » de l’association organisatrice du match. La partie congolaise, qui rendait publiques ses décisions, rejetait la demande de report du match pour lundi. Le scénario d’un forfait prenait alors forme, avant que le Gabon ne sorte la dernière carte de sa manche.

Dans les coulisses, le Gabon a trouvé in extremis un vol d’Air France pour embarquer 17 joueurs et deux membres de son staff technique. Aussitôt la confirmation du voyage obtenue, la fédération adressait une nouvelle missive et un communiqué de presse supplémentaire, non pour demander un report, mais une reprogrammation du match, quatre de plus que l’heure prévue pour le coup d’envoi. Après avoir évoqué « tous les scénarios possibles » et « des hypothèses infructueuses », le Gabon tremblait, mais affichait à qui voulait le savoir sa « bonne volonté » d’éviter le forfait. La stratégie a payé.

Malgré la fermeté de la FECOFA et tenant compte de ses diffuseurs et du règlement, la CAF décidait d’accorder le « sursis » à la FEGAFOOT. S’il reste à savoir si la délégation gabonaise sera complétée, si les considérations techniques auront lieu et dans quel état émotionnel seront les Panthères face aux Léopards revanchards, cela est une autre paire de manches.

Iragi Elisha

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