Série Femmes de sports : « J’ai dû travailler deux fois plus à mon arrivée à Digital Congo » Olga Masangu

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Une de tête d’affiche de la rédaction de sport à Digital Congo, Olga Masangu a commencé très tôt dans le journalisme. De Wantanshi à Kinshasa, elle a tapé dans l’œil de plusieurs chevronnés du métier, dont Kabulo Mwana Kabulo et Frédéric Kintenge Kinkumba, par ses prestations et son dévouement du terrain. Avec plus de 15 ans d’expérience dans le paysage médiatique, Olga est une des figures les plus connues du public sportif congolais.

De la jeune fille qui regardait le foot avec son père à une journalisme renommée, elle a fait du chemin. Dans « Femmes de Sports », rencontre avec une professionnelle qui a gravi tous les échelons. Première partie d’une interview où, pour la première fois, celle qui interroge se confie sur son parcours.

Comment êtes-vous arrivée dans le journalisme de sport ?

Je me suis retrouvée dans le journalisme sportif par passion. Dans ma famille mon père, mon grand-père et d’autres personnes étaient des passionnés de foot. Il y avait beaucoup de garçons, donc on parlait que foot. En grandissant, je suivais le foot à la télé avec mon père et l’intérêt pour ce sport n’a fait que grandir depuis. Avec des amis, je parlais trop foot. À l’école, j’ai fait l’option mathématique, donc j’étais beaucoup plus avec des garçons que des filles, et nos conversations tournaient toujours sur le football. S’il y avait la Coupe du monde ou la CAN, on en discutait beaucoup et c’est parti de là.

Après l’obtention de mon diplôme d’État en 2007, j’ai pris un an de repos pour ma santé et j’ai demandé à mon père si je pouvais commencer à travailler. Il a dit OK, si je voulais travailler pour lui dans la parfumerie familiale. Une idée dont je n’étais pas enthousiasmée.

Je suis allée postuler à Wantanshi (une chaîne de télévision de Lubumbashi ndlr) par le biais d’un vieux à moi, qui m’a accompagnée parce qu’il était caméra dans la boîte. Au début, j’animais des émissions pour enfants. À l’époque, je me disais que tous les journalistes sportifs connaissaient tout sur tout, qu’ils avaient toutes les informations et à tout moment. Quand je les rencontrais dans les couloirs, je posais toujours des questions. Un jour, le directeur général de Wantanshi, M. Carl Naweji a parlé avec M. Dickson Yala, qui était à Wantanshi à l’époque pour qu’il me rencontre. Après une discussion, il m’a confié au responsable du desk sport, M. Etienne Lufulwabo en lui demandant de faire de moi une journaliste sportive.

Je n’avais aucune notion à part tout ce que je voyais à la télé. Avant même que je n’aie le résultat des examens d’État et commencer l’université, je faisais le terrain, on m’amenait au stade, aux terrains de baskets et puis j’ai commencé à prendre la présentation où je me suis forgée. C’est ma principale force d’ailleurs. C’est comme ça que je suis devenue journaliste sportive.

« La présentation est ma principale force »

15 ans de métier, en particulier dans le journalisme de sport. Je vous ai personnellement connu lors de vos présentations sur Digital Congo. Comment y êtes-vous arrivée ?

En 2009, Mazembe jouait la finale de la Ligue des champions de la CAF contre Heartland du Nigeria. À l’époque, toutes les équipes congolaises n’arrivaient en finale et je me rappelle que c’est les journalistes de partout sont venus à Lubumbashi pour couvrir l’évènement. Tout le monde était sur le terrain et je suis resté à la présentation. C’est alors que Monsieur Kabulo Mwana Kabulo de la RTNC (nouveau ministre des Sports, ndlr) me remarque et demande à mon chef que je rejoigne sa rédaction à Kinshasa. Ce dernier était sceptique quant à l’accord de mon père, je suis parti parler avec lui et papa a accepté que je rejoigne la télévision nationale.

Comment passez-vous de la RTNC à Digital Congo ?

Je suis arrivée à Kinshasa en décembre 2009. En mai 2010, M. Frédéric Kintenge, qui était le directeur général de Digital Congo à l’époque, me taquinait toujours à chaque fois qu’il me voyait au stade dans un reportage. « Qu’est-ce que tu fais avec les vieux ? viens travailler avec les jeunes à Digital, une rédaction des jeunes ». Les autres confrères, qui étaient déjà à Digital, Eddy Kabelu, Jean-Luc Kapend, Patrick Kaisa, Charles Mbuya, Jean-Pierre Kadima, Papy Ali Kumba, tous mes taquinaient de la même façon.

Dès que je me suis sentie prête, j’ai accepté la proposition de Digital Congo. Il m’a amené à Delvo, ancien emplacement de la chaîne, où il m’a présenté aux sportifs, ils étaient contents et m’ont très bien accueillie. Dès mon arrivée à Digital Congo, je me suis sentie à la maison.

En mai, cela fera donc 13 ans que vous êtes à Digital. Quand vous pensesz à ces à ces nombreuses années, entre le terrain, la présentation, les voyages ou des directs, quels sont les souvenirs ou en tout cas quel est le meilleur souvenir qui vous reviens à l’esprit ?

Le meilleur souvenir ? (rires). J’en ai vraiment beaucoup. La chose que j’aime beaucoup dans ce travail, c’est le retour que j’ai des gens. C’est pour moi la plus grande gratification à chaque fois que tu peux descendre à un endroit où quelqu’un te reconnait, la personne te dit à quel point elle apprécie ton travail, à quel point sa femme admire ton travail, ses enfants apprécient ce que tu fais. Cette reconnaissance-là vaut plus que tout.
Ils sont nombreux ceux qui nous suivent à la télé ou à la radio, mais nous, nous nous les connaissons pas. Quelqu’un qui te rencontre et t’exprime son appréciation, c’est agréable. C’est vrai, il y en a aussi qui sont fâchés, qui sont en colère parce que tu auras fait une analyse sur son équipe ou sur une personne que lui n’a pas aimé ou n’a pas apprécié. Après, il va te le faire savoir, mais beaucoup, beaucoup plus c’est cette impression qu’on laisse sur des gens comment, qu’ils soient contents de nous alors qu’ils ne nous connaissent même pas. C’est le plus beau et le meilleur souvenir que je garde de ce travail.

La 2e partie de cette interview avec Olga Masangu est à lire cette semaine sur FootRDC. Elle y aborde son avenir, nous dévoile sa journée type et offre un conseil aux jeunes.

Pour la série Femmes de Sports, vous pouvez lire tous nos contenus ici

Iragi Elisha

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