Interview : “Un club comme Sanga Balende ne peut arriver au point où les joueurs se prêtent des bottines pour jouer”, John Birindwa

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Le séjour de John Birindwa au sein de Sanga Balende pourrait s’offrir la palme du record de la rupture la plus précoce. L’ancien entraineur de l’Association Sportive Maniema Union n’est plus en odeur de sainteté avec sa direction. Arrivé en début de saison pour reconstruire un club qui a échappé de peu à la relégation, Birindwa risque de ne pas remplir sa tâche. Le technicien congolais, resté à Lubumbashi pour raison des vols, a accordé une interview exclusive à Foot RDC pour des précisions sur son avenir. Conditions de travail difficiles, manque des contrats avec les joueurs, manque d’équipements, le recrutement du club, à cœur ouvert, Cirongozi parle de ses premiers pas compliqués avec les anges et saints.

Sanga Balende et Birindwa, un mariage en instance de rupture

“Je suis à Lubumbashi pour l’instant pour deux raisons. La première, nous avons joué à Lubumbashi le mercredi (ndlr le 09 octobre contre la JS Bazano perdu 1-0) et nous devrions jouer à Mbujimayi le mercredi (ndlr le 16 octobre, match finalement joué un jour après contre Blessing). Comme vous le savez, les vols sont prévus 3 fois par semaine, lundi, mardi et mercredi. Pour le lundi, nous avions juste 13 places et avions privilégié les joueurs. La deuxième raison, le président m’avait demandé d’attendre des discussions concernant les modalités du contrat. Les conditions de travail ne me permettraient pas de bien travailler. J’ai pensé qu’on ne pouvait pas continuer si on n’arrive pas à mettre les points sur les i, sur les modalités, les conditions dans lesquelles je vais travailler voilà pourquoi je ne suis pas à Mbujimayi, je suis à Lubumbashi pour l’instant”, a déclaré John Birindwa.

Le sentiment d’une trahison habite la tête de l’entraineur. Les discussions entamées avec la direction du club et les garanties obtenues n’ont pas données des résultats escomptés. “J’ai eu un entretien avec le président avant que je n’arrive pour évoquer les conditions de travail. Il m’a promis qu’il mettrait les joueurs dans les meilleures conditions avec de bons contrats, de bonnes conditions de logement, un logement digne du standard de l’équipe. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Un club comme Sanga Balende ne peut pas arriver au point où les joueurs se prêtent des bottines pour jouer. Regardez la grandeur de Sanga Balende”, a poursuivi Birindwa au cours de l’entretien.

Birindwa, un retour sous conditions

Le technicien n’a pas les mains libres pour mener sa vision au sein du club de la ville de Mbujimayi. Malgré le ballet de joueurs qui a rejoint le club sang et or, Birindwa a assisté en spectateur au mercato. “ Il faut qu’on échange, qu’on essaie d’améliorer les conditions des joueurs pour qu’un entraîneur travaille et qu’on lui demande des résultats. C’est le premier point. Le deuxième, le recrutement des joueurs. En principe c’est l’entraîneur qui décide s’il faut renouveler les contrats ; recruter tel joueur. Ce que j’ai vécu, ce n’est pas le cas. Ils ont fait le recrutement eux-mêmes. D’habitude quand on voit l’effectif, le responsable numéro 1, c’est l’entraîneur. Je ne pouvais pas cautionner tout ça”, dit-il.

Exacerbé par la situation et la gestion du club, Birindwa n’écarte pas un divorce précoce avec Sanga Balende. “Quand on veut bâtir une équipe, il faut laisser à chacun la liberté de faire son travail. En ce qui concerne le recrutement, le responsable numéro 1 c’est l’entraîneur, les conditions des joueurs, c’est l’entraîneur. Il connait le type de travail qu’il donne aux joueurs, dans quelles conditions devront-ils être logés, nourris pour être à mesure de jouer un match plein de football, un match de haut niveau surtout que nous jouons la Ligue 1. Dès que toutes ces conditions ne sont pas réunies, je me trouve dans l’impossibilité de continuer avec Sanga Balende”, a ajouté le technicien de Sanga Balende.

Une situation lunaire à Sanga Balende

Sanga Balende n’est plus ce géant du football congolais. Vu de l’intérieur, le club de Mbujimayi traverse des moments difficiles. Telle une chaise pourrie garnie de vernies, l’institution Sanga Balende est un géant aux pieds d’argile. John Birindwa conte son calvaire de l’exercice de son métier au sein de l’équipe. “Chaque fois, il faut supplier les joueurs. Allez aux entraînements, allez jouer un match, il faut les supplier. Quel est cet entraîneur qui va continuer de supplier les joueurs pour faire leur travail ? Je ne pouvais pas continuer ainsi. J’attends la décision du président. Si on se voit, qu’on arrange tant soit peu les conditions de travail des joueurs, je peux continuer mon travail pour atteindre les objectifs”.

Depuis son arrivée au sein de Sanga Balende, John Birindwa a dirigé un seul match sur le banc. Avec le club sang et or, il a perdu devant la JS Bazano le 09 octobre dernier. Cette défaite n’est pas la seule de la saison pour Sanga Balende. Les anges et saints ont écopé d’un forfait contre l’Association Sportive Simba lors de la première journée pour n’avoir pas effectué le déplacement à Kolwezi.

Marco Emery Momo


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