C’est dans l’anonymat le plus total que l’un de plus grands joueurs de l’histoire de la RDC, s’était retiré, sur un triste quart de finale de la CAN 2017, sous les feux de critiques virulentes, insultes malveillantes. On le fit porter la croix de l’élimination des Léopards par les Black Stars du Ghana.
Un amour inachevé avec le public congolais
Dieumerci Mbokani a passé une grande partie de sa carrière dans le circuit de la controverse. Son amour pour le maillot national, il se sera battu à le prouver à un public peu réceptif. Un semblant de gratitude, et une attitude de résignation en étaient au paroxysme à l’égard d’un joueur, dont le seul but sur le terrain aura été de marquer pour procurer de la joie à ses compatriotes, qu’il considérait plus au creux de lui. L’amour entre Dieumerci et le public, a toujours été de toute délicatesse, et ne tient qu’à geste, sportif ou extra.
Cet amour oscillant est resté sur le goût de l’inachevé. Chacun n’aura pas convenablement accompli ses obligations, Dieumerci Mbokani les siennes de faire mieux sur le terrain et le public, celles de soutenir son footballeur. À la CAN 2017, la dernière en date disputée par l’ancien Mauve, l’aventure avait tourné à la désillusion. Mbokani dont les insuffisances et la méforme étaient couvertes par ses autres coéquipiers durant l’étape des groupes, a été face à lui-même en quart de finale contre le Ghana. Le joueur réveillé de mauvais pied, passera une soirée horripilante. Sans but, en souffrance techniquement, des occasions dilapidées dans tous les sens, une soirée inesthétique, qui crèvera l’abcès des congolais, qui en veulent si souvent au joueur, parfois sans cause. C’est sur cette page assombrie que Dieumerci Mbokani prendra ses distances avec la sélection, sous un silence attendrissant.
Un manque de rapprochement avec les siens
Légende du Standard, d’Anderlecht, puis grand buteur du Dinamo Kiev et aujourd’hui sauveur d’Antwerp, tout ceci est en relief avec son statut dans son propre pays, là même où il a fait ses débuts en tant que footballeur, Dieumerci Mbokani n’est pas reconnu à juste titre. Il enfile depuis 13 ans le maillot de l’équipe nationale. Il s’agit de 13 ans de critiques rugueuses, de jugements, lectures implicites de son talent, par ses propres frères. Il aurait aimé avoir la même considération que d’autres légendes, telles que, Chris Shabani Nonda, Trésor Lualua, Erita Ilunga, qui eux, n’ont pas grandi au Congo, et sont arrivés en équipe nationale déjà majeurs, avec la casquette des stars. Malheureusement, Mbokani n’aura pas un tel aura, il se contente de forcer l’admiration, il ne cesse de se battre pour ce que les autres ont obtenu sans peine, de manière naturelle.
Un amour forcé, les torts partagés
Un amour que le public n’est pas encore prêt à lui rendre, et ne lui dit quand est-ce qu’il le méritera… De ses 13 ans, il est parti et revenu plus d’une fois, alors même que dans certaines circonstances, sa décision aura pu être irréversible. Pour l’heure, la relation entre le joueur et son public ne ressemble ni à l’amour, et beaucoup moins à une inimitié, il y a de part et d’autre, des raisons qui justifient cette nature hybride et inconstante du lien, pourtant censé être fort. Si l’ingratitude voire l’intransigeance des supporters bloquent la progression de ce compte des fées, le joueur est également un élément déterminant au cœur de cette relation cahoteuse. L’un des meilleurs buteurs de l’histoire de la sélection avec plus de 20 buts, c’est mirifique, mais plusieurs sont ceux qui pensent qu’il pouvait faire plus et il en a eu les possibilités, bien plus que certains joueurs.
Le joueur de 33 ans ne s’est attiré toute l’affection des congolais. Son rendement en sélection n’a que très rarement touché les cœurs de ceux qui le regardaient briller tous les soirs sur le vieux continent et réaliser des prouesses qui faisaient jaser la presse occidentale. Les congolais attendaient énormément de leur attaquant, ce dernier s’est donné les moyens de répondre favorablement, c’est sa réponse qui n’a pas eu le privilège de rencontré la sensibilité de tous. Voilà qui rend les uns indifférents sur l’absence ou la présence en sélection, les autres, insensibles sur ses performances.
Un retour pour la réconciliation !
Parti déçu, consterné, sous une aigreur et une contrition dont il sera seul à dévoiler le degré, Dieumerci Mbokani a été convoqué par Christian Nsengi pour faire partie de l’équipe qui affrontait l’Algérie et la Côte d’Ivoire mi-octobre 2019. Mais comme sur les appels de Florent Ibenge depuis son refus de jouer pour la RDC, l’ancien Canarie brillera par son absence, et le sélectionneur Nsengi n’aura aucune raison à ce sujet. Espérant un jour que le sélectionneur tienne son accord, ce retour en sélection plus de 3 ans après pourrait être une bonne occasion de se réconcilier avec son public. S’il n’aura l’opportunité de s’exprimer auprès de tous, le terrain le lui en donnera la plus bonne. Un max d’efforts pour transposer en sélection, sa forme en club, lui ouvrira la voie à une dernière aventure rêvée chez les Léopards, avec un peu plus de soutien, qu’il n’a eu depuis bien longtemps.
Isaac B’ampendee/Footrdc.com
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