Don Bosco vs Mazembe (2-2) : les contours d’un match de famille qui vire au cauchemar pour les Corbeaux

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Le TP Mazembe avait rendez-vous avec le CS Don Bosco ce mardi 07 novembre, au Stade Kamalondo, pour la poursuite du championnat, dans le groupe A. Cette confrontation est notoirement connue comme « un duel de famille » souvent teintée de complaisance, avec des scénarios prédéfinis et un vainqueur prédestiné, presque jamais réversible contre sa volonté. Par contre, quelque chose de spécial s’est passé l’après-midi d’hier, interprétable par le score final (2-2). Les Corbeaux ont espéré survolé les Salésiens comme ils en ont l’habitude, mais non…

Don Bosco insoumis cette fois

Avant le match, le TP Mazembe a, d’après nos sources très dignes de confiance, demandé aux joueurs Don Bosco de lever le pied et le laisser gagner. Rien de surprenant, c’est la tradition. Seulement, les Bleus et Blancs n’ont pas obéi à leur maître. Les nombreux coups de fils lancés de partout n’ont suffi qu’à permettre au TP Mazembe de décrocher un nul inespéré. Les Noirs et Blancs voulaient absolument de cette victoire pour s’assurer la première place du groupe, avant le dernier match de la phase aller, face à Blessing FC.

Les Corbeaux n’ont pas bien préparé la rencontre, bernés par l’illusion d’une victoire facile et négociée d’avance. Ils ont eu tort d’imaginer cela possible devant des Salésiens ambitieux, révoltés et insoumis. Entre un haut responsable du TP Mazembe qui demande aux dirigeants de Don Bosco de se laisser battre, et les joueurs qui refusent d’obéir, le spectacle d’un match étiqueté « complaisant » était alors devenu plaisant, à l’ombre d’une insouciance salésienne effarante.

Il faut le dire, sur le terrain, Don Bosco est supérieur au TP. Les hommes de David Mwakasu ouvrent le score dès la 35ème minute par le truchement Mpululu. 1-0 à la mi-temps. La grande désolation conduit à une rude discussion à la pause. Selon nos informations, certains dirigeants de Mazembe sont rentrés dans le vestiaire de leurs adversaires pour rappeler la consigne et dire leur indignation face à cette insoumission. « On a dit même aux joueurs que le président Moise Katumbi a personnellement appelé pour demander qu’ils se relâchent », nous confie notre source. Pas toujours suffisant puisque les joueurs, acteurs principaux de la rencontre, semblaient intrépides sur le coup. Les menaces s’en sont même suivi, peine perdue, Don Bosco n’était pas prêt à lâcher du lest cet après-midi.

Au retour de vestiaires, les coéquipiers de Junior Lombangi accélèrent le jeu, Mazembe se troue encore, 2-0, Israël Efoko défie la loi, une nouvelle fois (57e). La température monte, les Corbeaux sont perdus, les esprits se chauffent dans les gradins, les appels se multiplient, même le coach Mwakasu est interpellé, mais il n’y peut rien, ses joueurs ont refusé de céder. De quoi amplifier la colère des dirigeants de Mazembe. Les Corbeaux doivent se battre comme des hommes sur le terrain, pour se tirer de ce scénario totalement inattendu. Ils y arrivent malgré un niveau de jeu décevant. La réduction de score par Odalapo (62ème) et légalisation de Fily Traoré (67ème) permettent aux hommes de Lamine N’diaye de sauver leur honneur dans un match épique, prolongé de 12 minutes.

Des sanctions après le cauchemar

Les choses sont plus sérieuses qu’elles n’y paraissent. Certaines têtes du CS Don Bosco sont en train de tomber après ce match de famille. Les dirigeants du TP Mazembe (l’institution) ne décolèrent pas, tout celui qui de loin ou de près, a contribué à cet entêtement des Salésiens, qui passe pour de l’humiliation, est exposé aux sanctions, apprend notre rédaction. Les joueurs sont les premiers visés. Certains d’entre eux pourraient se voir privés de prime de match, les plus malheureux, privés même de salaire et autres avantages. Mais le club de Don Bosco dans son ensemble, ne sera pas épargné non plus, la hiérarchie a décidé.

Contexte

Le CS Don Bosco est un club allié à Mazembe (l’institution) à l’image de City, Girona, Troyes qui appartiennent au City Group, ou encore Chelsea et Strasbourg qui sont eux sous la coupole du consortium BlueCo. Outre Don Bosco, il y a également dans la famille Mazembe, l’AS New Soger (Ligue 2), le FC Corbeaux (EUFLU), autre Ecofoot Katumbi (Ligue 2). Ceci dit, les dirigeants de l’institution Mazembe avec à la tête Moise Katumbi, et Frédéric Kitengie à l’administration, ont une voix qui pèse énormément dans la marche de leurs clubs clubs satellites, alors même que ces derniers ont des comités autonomes, élus au cours d’une assemblée générale. Les hauts cadres de Mazembe peuvent ainsi décider de tout et de rien, comme du recrutement par exemple, des mouvements des joueurs au sein du groupe, prendre des joueurs d’un club X et les placer dans un club Y, pareil pour les entraîneurs.

Au niveau de l’UEFA, des mesures contraignantes existent, question de limiter la liberté de multipropriétaires et éviter les honteux scandales des matchs truqués. Parmi ces mesures ; l’interdiction de posséder plus d’un club dans un même pays, un même championnat, aussi, deux clubs appartenant à un même groupe/propriétaire ne peuvent se rencontrer dans une compétition officielle, nationale ou internationale. Au Congo en revanche, il n’y a jusqu’ici aucun règlement pour contrôler ce phénomène. Ainsi, les auteurs des matchs arrangés ne sont jamais sanctionnés. Les exemples sont légions…

Isaac B’ampendee

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